Alors que la norme salariale reste à zéro, on parle d’une indexation des salaires bien moins importante qu’en 2023. Mais on évoque aussi de nombreuses possibilités, tant pour les indépendants que pour les salariés qui travaillent pour eux, d’augmenter leurs revenus. Nous faisons le point sur ce que nous réserve 2024…
Une indexation salariale limitée
Toutes les commissions paritaires déterminent en leur sein qu’elle sera l’indexation salariale de l’année. Toutefois, lorsqu’on lit que la CP 200, la plus importante commission paritaire du pays, prévoit une indexation salariale de 1,48%, on peut s’attendre à ce que tout le monde soit logé à la même enseigne. Toutefois, pour les dirigeants d’entreprise qui souhaiteraient récompenser le travail de leurs salariés de manière plus efficace, deux mécanismes s’offrent à eux : la prime bénéficiaire et le bonus CCT90. Deux possibilités dont nous ne manquerons pas de vous parler dans les éditions à venir.
Un salarié ne perd plus ses jours de congé s’il est malade pendant ceux-ci
Jusqu’alors, un salarié tombant malade alors qu’il est en congé perdait le plus souvent lesdits jours de congé. Les choses changent en 2024 puisque ces jours de congés sont convertis en jours de maladie. Les jours de congé sont alors à nouveau accessibles et doivent être pris endéans les 24 mois. Des conditions ont toutefois été posées pour que cela soit possible, notamment que le salarié prévienne son employeur et lui remettre un certificat médical en bonne et due forme. Attention, il ne sera pas possible de prolonger un congé de maladie avec les jours de congé ainsi récupérés puisque les dates de congé sont, le plus souvent, fixées pour l’année entière.
On notera que si un salarié est dans l’incapacité de prendre ses congés légaux parce qu’il serait malade, il peut les reporter aux deux années qui suivent la fin de son statut de malade.
Un fichier central permet de suivre les formations suivies par les salariés
Dès le 1er avril, toutes les formations individuelles seront regroupées dans un fichier central nommé « Federal Learning Account ». Cela permettra de mieux déterminer qui a suivi quelles formations, que celles-ci soient obligatoires ou pas. L’objectif est de souligner l’employabilité des personnes et de maintenir le taux d’emploi à un niveau correct.
Les flexi-jobs s’étendent à de nouveaux secteurs
Le système des flexi-jobs, le plus souvent utilisé dans des secteurs proches de l’Horeca, permet aux personnes exerçant déjà un emploi d’avoir une activité complémentaire à des conditions fiscalement avantageuses tant pour le travailleur que pour son employeur. Face au succès de la formule, neuf nouveaux secteurs se verront octroyer la possibilité de développer des flexi-jobs. On parle ici du transport en bus, des pompes funèbres, du secteur de l’événementiel, de l’alimentation, des écoles de conduite, de l’automobile, de l’agriculture, de l’immobilier et du déménagement. En outre, les entités fédérées pourront initier des flexi-jobs dans des secteurs comme la garde d’enfants, l’enseignement ou les secteurs sportifs et culturels. Rappelons que les personnes exerçant un flexi-job ne peuvent dépasser les 12.000 euros de revenus sous peine d’être imposées (le plafond est de 7.190 euros par an pour les pensionnés) ?
L’indemnité vélo est en hausse
Certes, cela n’est pas grand-chose, mais l’indemnité versée par l’employeur pour les personnes effectuant le trajet domicile-travail à vélo passe à 0,27 euro du kilomètre (sachant qu’elle était jusqu’ici à 0,20 euro). Les grands sportifs regretteront sans doute que cette indemnité soit limitée à 40 kilomètres par jour.
Votre numéro de téléphone portable vous appartient
Il existait un souci pour les travailleurs ayant un numéro de téléphone et utilisant celui-ci dans le cadre de leur nouvel emploi. En effet, le numéro de téléphone devenait de facto un numéro lié à l’entreprise. Dès 2024, ce ne sera plus le cas puisque, si le travailleur le demande, il pourra récupérer son numéro de téléphone une fois son contrat terminé. Voilà qui devrait lui faciliter l’accès à ses différents contacts, souvent importants, par exemple, dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
Les salaires minimums augmentent, le chômage temporaire connaît une indemnité complémentaire
Il a été décidé que, au 1er avril 2024, les salaires minimums seraient augmentés de 35 euros bruts par mois afin de poursuivre la valorisation des emplois. En outre, une décision fiscale permet d’affirmer que cette augmentation de 35 euros bruts permettra le plus souvent au travailleur de bénéficier de 50 euros nets en plus chaque mois.
Dans le même temps, en cas de mise au chômage temporaire, le travailleur verra son indemnité de chômage plafonnée à 60% de son salaire (au lieu de 65%), mais l’employeur devra, lui, verser au travailleur une indemnité de 5 euros par jour de chômage.
Les assurances salaire garanti prolongées jusqu’à l’âge de la retraite
Les indépendants ayant souscrit une assurance revenu garanti ont la possibilité de prolonger leur contrat jusqu’à l’âge légal de leur retraite dont on sait qu’elle passe progressivement à 67 ans. Les assureurs devraient par ailleurs prendre eux-mêmes prendre contact avec les indépendants concernés pour finaliser la partie administrative de cette prolongation.
On le voit, de nombreuses choses vont changer en 2024 et la liste que nous vous donnons ici n’est certainement pas exhaustive. Nous ne manquerons pas, dans nos éditions prochaines, de faire le point sur les différents changements qui concernent directement la vie financière de votre entreprise. Vous avez des questions sur les chiffres de votre entreprise ? Posez-les à Magecofi-Atecofi via son formulaire de contact. Nous nous ferons un plaisir de vous guider vers une solution adaptée à vos besoins. Mais différentes pratiques vous verront voir votre entreprise se vider. Autant le savoir et tenter d’organiser les choses.